La résistance aux insecticides et les pratiques sociales relatives à l’usage des pesticides par les populations : Comment fournir des informations pertinentes pour contrôler An. gambiae, le principal vecteur du paludisme ? (AlterNET, ANR, 2013-2016)
Ce programme financé par l’ANR porte sur la résistance des anophèles aux insecticides en lien avec les pratiques sociales relatives à l’usage agricole et domestique des pesticides par les populations (Bénin, Burkina Faso). Ce programme associe l’ISEM (Institut de Sciences de l’Evolution de Montpellier, CNRS), l’IRSS (Institut de Recherche en Sciences de la Santé, Bobo, Burkina Faso), l’IRSP-CAQ (Ouidah, Bénin) et l’IRD (UMR 224). L’un des volets de ce programme porte spécifiquement sur l’anthropologie des processus décisionnels en matière d’usage de pesticides sur trois sites de maraichage à Cotonou et dans les espaces domestiques en zone rurale dans la commune de Tori- Bossito. L’IRSS est chargé de l’exécution de ce volet au Burkina Faso pour la culture du coton. Pour la réalisation de ce volet au Bénin, le programme permet le recrutement d’un doctorant durant 3 ans avec un encadrement IRD et une direction par un enseignant de l’UAC. Cette étude se fait en étroite articulation avec les autres taches du programme, en entomologie et en génétique, afin de déterminer les origines de la pression de sélection induite par les pratiques sociales au sud-Bénin.
Lutte intégrée contre le paludisme à base de pratiques agricoles innovantes en Afrique de l’Ouest » CRDI (2011-2013), dirigé au Bénin par Luc Djogbenou de l’IRSP-CAQ.
Ce programme se déroule au Burkina Faso, au Togo et au Bénin où il comprend un axe anthropologique. Globalement, ce programme a permis d’évaluer l’impact de pratiques agricoles innovantes sur l’évolution de la résistance. Le volet anthropologique intitulé «vie sociale des pesticides et déterminants socioculturels des pratiques de maraîchage» s’intéresse aux processus décisionnels en matière d’usages des pratiques agricoles, notamment dans le domaine de la lutte contre les ravageurs afin de comprendre pourquoi et comment les maraîchers décident d’utiliser telle ou telle technique.
L’étude s’intéresse notamment aux perceptions de l’efficacité et de la toxicité des pesticides, à la circulation des pesticides dans l’espace social, à l’organisation du travail sur les sites de maraîchage. Deux sites de maraîchage ont été ethnographié de mars à novembre 2012, ainsi que des enquêtes auprès d’autres acteurs sociaux impliqués, soit en amont, soit en aval de la production maraîchère. Le recueil des données s’est fait par les méthodes classiques de l’ethnologie, en particulier la tenue d’un carnet de terrain, l’observation directe, l’observation participante, des entretiens non-directifs semi-structurés, des entretiens de groupe et des captures d’images photographiques.
A ce jour, plus de 70 entretiens individuels ont été réalisés, trois entretiens de groupes, plus de 600 heures d’observations participantes ou directes sur les deux sites. Les transcriptions sont achevées et les analyses par tri croisé thématique des données selon une grille d’analyse préétablie sont en cours, dans le cadre de deux mémoires de DEA. La valorisation de ces résultats a déjà fait l’objet de trois communications et deux articles sont en préparation.
RISA « Résistance, Insecticides, Santé, Agriculture » Années : 2009-2012
Responsable scientifique : Luc Salako DJOGBENOU, entomologiste, Institut Régional de Santé Publique / Université d’Abomey-Calavi, Cotonou, Bénin.
Equipes associées : IRD/UR016 « Caractérisation et Contrôle des Populations de Vecteurs » et IRSS, Bobo Dioulasso, Burkina Faso ; URET-LEA/Université de Lomé, Togo.
Correspondant scientifique : Frédéric SIMARD, CR1, IRD/UR016, Bobo Dioulasso
Titre du programme de recherche : Impacts de l’utilisation des insecticides en agriculture sur la résistance des vecteurs du paludisme en Afrique de l’Ouest.
Mots-clés : Paludisme, vecteurs, anophèles, Afrique, insecticide, résistance, agriculture, maraîchage, urbanisation.
Résumé :
La forte croissance démographique en Afrique Subsaharienne nécessite le développement et l’intensification des cultures, notamment du maraîchage en zone urbaine et péri-urbaine. On sait par ailleurs que ces zones de maraîchage représentent des environnements de choix pour le développement des vecteurs de maladies, en particulier des moustiques vecteurs de paludisme. Dans ces environnements particuliers où l’utilisation intensive de pesticides est nécessaire pour soutenir un rendement optimal, le développement des mécanismes de résistance aux insecticides est observé aussi bien chez les ravageurs des cultures que chez les espèces d’intérêt médical, avec des conséquences néfastes pour leur contrôle. La bonne gestion de ces phénomènes de résistance est vitale mais ne pourra se faire que par une action concertée entre les différents acteurs impliqués dans la lutte contre les ravageurs et contre les vecteurs de maladie. Elle doit aussi s’appuyer sur une bonne connaissance des mécanismes impliqués et de leur dynamique d’émergence et de diffusion au sein des populations naturelles de vecteurs et de ravageurs. La JEAI RISA fédère 3 jeunes équipes de recherche africaines qui ont des compétences en entomologie médicale et/ou agricole au sein d’un réseau qui travaille de concert avec l’UR016 de l’IRD sur cette problématique.
Contacts :
Au Bénin : Luc S. Djogbenou ( Luc.Djogbenou@ird.fr )
Au Burkina Faso : Roch Dabiré ( dabire_roch@hotmail.com ) & Frédéric Simard ( simard@ird.fr )