PROJET DE PRÉVENTION DU DIABÈTE AU BÉNIN
Le diabète est une maladie métabolique chronique qui sévit de plus en plus dans le monde, en Afrique et au Bénin. Elle se caractérise par un taux élevé de glucose dans le sang : on parle d’hyperglycémie. Alors que le diabète de type 1 affecte souvent les sujets jeune avec encore de faibles prévalence, le diabète de type 2 affecte plus les adultes et concerne plus de 90% des diabètes. La prévalence du diabète de type 2 ne cesse de croître. De 2001 à 2006, la prévalence a plus que doublée, passant de 1,1% à 2,6%. Le département du Borgou présente depuis lors, les prévalences les plus élevées du pays soit respectivement 1,8%, 4,6% et 9,2% en 2001, 2006 et 2011. Le Bénin connaît aussi des prévalences à progression inquiétantes de pré-diabète.
En tant que trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation, la prévention du diabète passe par une alimentation saine et équilibrée riche en fruits, légumes, fibres et pauvre en gras, sucre et sel. L’activité physique permet d’équilibrer les apports en énergie et évite la surcharge pondérale en même temps qu’il améliore les fonctions métaboliques.
Le Projet de Prévention du Diabète (PréDiBe), née de la collaboration entre l’Université de Montréal du Canada et de l’Institut Régional de Santé Publique (IRSP) du Bénin avec l’appui financier de la Fondation Mondiale de Diabète.
Ce projet cible 1500 sujets à risque moyen ou élevé de diabète (Benrisk >12) et se déroule dans quatre villages de la commune de Tchaourou que sont Tekparou, Tchatchou, Tchaourou et Worogui. Deux villages à savoir Badekparou et Kinnou-Kpanou ont été identifiés pour servir de témoins à l’intervention afin de pouvoir détecter l’effet propre du projet.
Les cibles secondaires sont le personnel de santé, les assistants sociaux, les paires éducateurs, les techniciens agricoles, les nutritionnistes et la population totale de Tchaourou.
Le projet de quatre ans vise à réduire de 10% les cas incidents de diabète chez les sujets à risque de diabète au bout de 30 mois d’intervention en :
- Réduisant de 10%, la prévalence de l’obésité globale ou abdominale
- Réduisant de 10%, la prévalence de l’hypertension artérielle
- Augmentant de 30%, la proportion de sujets ayant adopté la pratique quotidienne de l’activité physique modérée (au moins 30 minutes de marche/jour) et la pratique d’activité physique intense (au moins une fois /semaine)
- Augmentant de 30%, la proportion de sujets ayant adopté une alimentation riche en fruits et légumes (au moins cinq portions/j), pauvre en gras et riche en fibres.
- Accroissant de 30%, la capacitation des sujets à risque de diabète de type 2 pour l’autocontrôle de leur santé par la contribution des groupe de soutien
- Augmentant de 30%, l’accessibilité des fruits et légumes
- Améliorant de 80%, la capacité du personnel de santé en counseling pour la prévention du DT2.
Au vue de ces objectifs, les stratégies prévues sont:
- Organisation des sujets en groupe de soutien
- Éducation nutritionnelle avec démonstration culinaire
- Promotion de l’activité physique individuelle et/ou de groupe
- Promotion du Jardin familial
- Formation du personnel de santé sur la détection des sujets à risque, le counseling pour la prévention des maladies chroniques, notamment le diabète
- Organisation du suivi des groupes de soutien par les pairs-éducateurs.
Ce projet se fait en collaboration avec la Mairie de Tchaourou, le CERPA Tchaourou, le centre de promotion sociale de Tchaourou et le Ministère de la santé à travers la Zone Sanitaire de Tchaourou et le programme National de Lutte contre les maladies non transmissibles.